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Ils seront finalement cinq sur la ligne de départ. Xavier Bertrand, Valérie Pécresse, Michel Barnier, Eric Ciotti et Philippe Juvin ont vu leur candidature validée, jeudi 4 novembre, par le parti Les Républicains (LR) qui a confirmé l’information dans un communiqué. Ils pourront ainsi participer à l’élection interne qui désignera le candidat de la droite à l’élection présidentielle, réservée aux seuls adhérents du parti, qui se déroulera en deux tours, du 1er au 4 décembre.
Le sixième prétendant, Denis Payre, un entrepreneur de 58 ans membre du parti depuis août 2021, a dû renoncer à sa candidature pourtant déposée le 13 octobre. Il n’a en effet pas réuni les 250 parrainages d’élus prérequis pour participer au congrès. Dénonçant le « comportement totalement antidémocratique » des modalités de participation au scrutin, il a décidé de déposer un recours auprès de la direction de LR, mardi 2 novembre.
Le suspense autour du casting de cette primaire interne aura duré des mois. Début octobre, alors qu’il avait été longtemps opposé à l’idée de participer à une primaire de la droite, Xavier Bertrand a finalement décidé de s’y rallier. Quelques jours plus tard, le président de la région Hauts-de-France, ainsi que sa concurrente Valérie Pécresse, tous deux anciens membres de LR, ont également annoncé finalement reprendre leur carte au parti. La course à l’investiture est désormais bel et bien lancée.
Président de la région Hauts-de-France depuis 2015, réélu en juin 2020, Xavier Bertrand a quitté LR en décembre 2017, au lendemain de l’élection de Laurent Wauquiez à la tête du mouvement. « Nous sommes dans une dérive. Je ne reconnais plus ma famille politique, alors j’ai décidé de la quitter », avait-il déclaré lors de son annonce, regrettant, entre autres, que son parti n’ait pas appelé à voter Emmanuel Macron contre Marine Le Pen au second tour de la présidentielle 2017.
Agent d’assurances de formation, M. Bertrand a fait ses armes en politique dans son Aisne natale, notamment à Saint-Quentin, dont il a été maire de 2010 à 2016. Elu député, il a également exercé comme secrétaire d’Etat (2004-2005) et ministre de la santé (2005-2007) sous Jacques Chirac, puis ministre du travail, de l’emploi et de la santé durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy (2007-2009 puis 2010-2012).
En mars 2021, il a été le premier, à droite, à déclarer sa candidature à la présidentielle 2022. Il a laissé planer le doute sur sa participation au congrès durant l’automne. Mais après des mois de tractations avec les instances du parti, celui qui s’était opposé à toute primaire a finalement décidé de soumettre sa candidature au vote des militants LR. « C’est la seule façon d’avoir le plus vite possible un candidat de la droite et du centre », a-t-il expliqué, le 11 octobre, sur TF1. « Je veux rassembler l’ensemble des Français, alors il faut que je commence par ma famille politique », a ajouté le candidat, martelant que « divisés, on est sûrs de perdre, rassemblés, on peut gagner, et je veux gagner ». Le président de la région Hauts-de-France a axé sa campagne autour d’un triptyque thématique : « L’autorité, le travail et les territoires. »
Comme Xavier Bertrand, Valérie Pécresse souhaite également s’appuyer sur sa dernière victoire aux régionales pour mener à bien ses ambitions sur le plan national. Elue une première fois en 2015, Mme Pécresse a été réélue à la tête de la région Ile-de-France en juin 2020. Elle s’est déclarée candidate à la présidentielle le mois suivant pour « restaurer la fierté française », a-t-elle clamé.
Enarque et haute fonctionnaire au Conseil d’Etat, Mme Pécresse démarre sa carrière politique en 1998, comme conseillère gouvernementale sous la présidence de Jacques Chirac. Quatre ans plus tard, elle devient élue de terrain après son élection comme députée de la circonscription des Yvelines, puis conseillère régionale d’Ile-de-France en 2004.
Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, Valérie Pécresse exerce plusieurs fonctions ministérielles : ministre de l’enseignement et de la recherche (2007-2011) puis ministre du budget (2011-2012), elle est également nommée porte-parole du gouvernement la dernière année du quinquennat. Lors des élections régionales de 2015, elle remporte la région tant convoitée de l’Ile-de-France, face au socialiste Claude Bartolone, et en devient présidente. Pour se consacrer à son mandat, elle décide de démissionner du Conseil d’Etat. Valérie Pécresse quitte, en 2019, LR et transforme dans la foulée son mouvement, Libres !, fondé en 2017, en parti politique.
Favorable au départ à une primaire ouverte de la droite et du centre, allant au-delà donc des seuls adhérents, la présidente de l’Ile-de-France a accepté de se plier à la volonté des militants LR lors du scrutin qui se tiendra du 1er au 4 décembre. Pour elle, ce congrès « est un processus d’unité et c’est pour ça que je l’ai accepté ». Celle qui a commencé à dévoiler ses propositions sur l’immigration, l’éducation ou encore la fonction publique est soutenue par le camp sarkozyste du parti LR, notamment par l’ancien ministre de l’intérieur Brice Hortefeux ou encore le sénateur Pierre Charon.
Fini l’exil bruxellois. Négociateur en chef pour l’Union européenne (UE) sur le dossier du Brexit avec les autorités britanniques de 2016 à 2020, Michel Barnier s’est fait remarquer pour ses talents diplomatiques dans la capitale européenne où il a longtemps œuvré. Mais à 70 ans, il souhaite désormais peser sur la scène politique française.
Peu connu en France, le Savoyard s’est lancé en politique dès les années 1970 sous l’étiquette RPR, en devenant le plus jeune conseiller général du pays à l’âge de 22 ans (1973-1999). S’ensuit le titre du plus jeune député entrant au Palais-Bourbon à 27 ans (1978-1993). Dès 1993, sa carrière politique prend de l’envergure : il est nommé plusieurs fois ministre, chargé de différents portefeuilles sous les gouvernements Balladur, Juppé, Raffarin et Fillon. Après avoir été nommé ministre aux affaires européennes pendant deux ans (1995-1997), puis élu sénateur (1997-1999), M. Barnier débarque à Bruxelles pour la première fois en 1999 : il intègre la Commission européenne cinq années durant. S’ensuivent deux allers-retours entre les ministères à Paris et de nouvelles fonctions à Bruxelles, où il est nommé conseiller du président de la Commission en 2006 puis élu député européen en 2009. Entre 2010 et 2014, il est à nouveau nommé commissaire européen, cette fois au marché intérieur et aux services avant de devenir en 2016 le « M. Brexit » de l’UE.
Depuis sa déclaration de candidature à l’élection interne en vue de la présidentielle, le 26 août, Michel Barnier joue la carte de la fidélité et de l’expérience. Lui n’a jamais quitté LR, contrairement à M. Bertrand et Mme Pécresse, plaide-t-il. Depuis son lancement, sa campagne, inscrite très à droite du parti, est marquée par des propositions-chocs autour de la sécurité et l’immigration et des ambiguïtés autour de la primauté du droit européen sur le droit national. Apprécié des militants à l’aile droite du parti, M. Barnier pourrait créer la surprise lors du congrès. « Je veux être le président de la réconciliation des Français », martèle-t-il.
Longtemps collaborateur et conseiller politique dans l’ombre, le Niçois a fait son entrée sur la scène politique nationale à l’Assemblée nationale, en 2007, en devenant député des Alpes-Maritimes. Siège qu’il n’a plus quitté depuis.
En parallèle de son mandat national, Eric Ciotti occupe le siège de président du conseil général des Alpes-Maritimes de 2008 à 2017. Après la promulgation de la loi sur le non-cumul des mandats, il devient, en 2017, simple conseiller départemental. Figure médiatique et cadre influent du parti Les Républicains, le questeur du Palais-Bourbon se fait porte-parole d’une posture droitière assumée, notamment sur les thématiques de la sécurité et de l’immigration dans l’Hémicycle et les médias. Durant la pandémie du Covid-19, il a également dirigé les travaux de la commission d’enquête sur la gestion de la crise.
Eric Ciotti s’est déclaré candidat à une éventuelle primaire de la droite en août 2021. Interrogé par Libération, il dit venir « apporter son grain de sel droit » dans les débats. Sa déclaration quant à son soutien à Eric Zemmour, en cas de second tour de l’élection présidentielle entre le polémiste et Emmanuel Macron, a déclenché de nombreuses réactions de désapprobation au sein de son parti. « Le constat que dresse Eric Zemmour, à bien des égards, je le partage, disons qu’on a le même, a expliqué l’élu. Ce n’est pas parce qu’Eric Zemmour dit des vérités que de façon un peu stupide on est contraint de dire l’inverse. »
Chef de service des urgences de l’hôpital parisien Georges-Pompidou, Philippe Juvin est engagé en politique depuis les années 1980. Ce médecin réanimateur est élu pour la première fois en 2001, comme maire de La Garenne-Colombes (Hauts-de-Seine). Après dix-neuf ans à sa tête, l’urgentiste a été réélu comme maire de la ville lors des dernières municipales en 2020.
Entre 2004 et 2009, Philippe Juvin est également conseiller général de son département, les Hauts-de-Seine. Il rejoint ensuite Bruxelles et Strasbourg en tant que député européen, pendant dix ans, jusqu’en 2019.
Devenu une figure médiatique lors de la pandémie de Covid-19, à la faveur de ses nombreuses interventions télévisées, Philippe Juvin s’est déclaré, le 26 juillet 2021, candidat à la primaire de la droite et de son parti. Fort de son expérience de terrain, ce dernier se revendique comme « candidat des services publics ». S’il est élu, le médecin promet d’engager trois chantiers : une baisse d’impôts massive, un plan d’égalité des territoires – pour 1 euro versé aux villes, 1 euro pour les villages et campagnes – et le transfert de nouveaux pouvoirs aux collectivités locales, notamment en matière de santé et de sécurité.
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